Analyse filmique de la fin du film de Stephen Frears
Suite à la mort du Vicomte et de la Présidente, les deux dernières minutes des Liaisons Dangereuses de Stephen Frears montrent la défaite et la fin du personnage principal : la Marquise de Merteuil.

En effet, celle-ci découvre ici que Valmont et Danceny se sont associés pour divulguer ses manigances libertines dans la société des aristocrates où elle trônait jusque là. Au nom de la morale qu’elle a bafouée, la foule la punit en la condamnant à l’exil loin du « théâtre du monde » et le film se termine sur l’amertume solitaire de la marquise discréditée.

Ce dénouement se compose de quatorze plans, répartis en deux séquences complémentaires : les huées à l’opéra et les larmes face au miroir.

L’avant dernière séquence

La mise à mort sociale de la marquise se déroule à l’opéra, lieu de prédilection des aristocrates déjà présent dans la sixième séquence du film. Un plan d’ensemble montre d’abord le décor et la foule parée qui bavarde avant le spectacle, rappelant le contexte historique par les costumes et les chandeliers notamment. Les conversations indistinctes et les instruments de musique qui s’accordent créent une ambiance sonore qui va s’interrompre à l’arrivée de Merteuil. Elle apparaît dans le seul espace vide du champ, surcadrée par sa loge et les colonnades, et devient l’objet de tous les regards. La scène de l’opéra reste hors champ, c’est dans le public que se joue le spectacle.

D’abord souriante, somptueusement vêtue et dominante dans le plan grâce aux effets de plongée et de contre-plongée, la Marquise va manifester de la surprise, puis de l’embarras et enfin de la honte, ce que nous constatons grâce à plusieurs plans sur elle de plus en plus serrés, du plan américain jusqu’au très gros plan.

Ce resserrement d’échelle évoque le piège qui enferme progressivement le personnage.

Resserrement de l’échelle des plans sur Merteuil au théâtre…

Elle est peu à peu mise à mort, au