Littérature francophone d’afrique noire
La présentation chronologique avec le recours à des « générations » d’écrivains a le défaut de mettre l’accent sur des ruptures plus que sur une continuité, alors que l’enchaînement entre auteurs est ininterrompu ; cependant l’acte d’écriture se pose dans des conditions socio-politiques précises : colonisation, guerre, torture, dictature, censure à l’encontre des écrivains et de la presse. Ces conditions influencent notablement le mode d’écriture et les repères temporels permettent de mettre en évidence ce lien.
On peut distinguer quelques grandes périodes :
• De 1921 à 1950 : le roman est très discret (prix Goncourt au guyanais René Maran pour Batouala sous-titré « véritable roman nègre »), l’attente des lecteurs dans ce domaine est l’Afrique « vue du dedans » et non plus l’Afrique vue par le colon, avec son exotisme souvent superficiel. Le devant de la scène est occupé par la poésie et par La Négritude, mouvement littéraire et philosophique fondé par Senghor, Césaire et Damas. La négritude s’élève contre le dénigrement dont est l’objet la race noire, elle lutte contre l’assimilation culturelle. Ce mouvement naît dans l’agitation et la remise en question qui suivent la guerre en Europe.
Les poèmes de Senghor, Diop ; Rabéarivelo…chantent l’harmonie de la vie ancestrale en conservant des aspects de la poésie orale. • De 1950 à 1968, c’est la période des grands classiques : les romans présentent une forme très pure, les cadres spatiotemporels sont nettement définis, le récit est linéaire, la psychologie des personnages est claire et cohérente. Les thèmes fréquents sont l’opposition ville-village, le heurt entre culture traditionnelle et acculturation occidentale. On rencontre principalement deux types de roman : le roman historique et le roman d’éducation. Le roman historique vise à souder une communauté humaine en ravivant les temps anciens. Le roman d’éducation raconte le passage d’un monde à l’autre, du