Madame bovary, ii, ch 5
“Ce fut un dimanche de février…et l’on s’en retourna vers Yonville »
Nous savons dès la fin de la première partie du roman la faillite du mariage de Charles Bovary et d’Emma. Le couple emménage à Yonville et très rapidement Léon Dupuis, clerc de notaire occupe une place privilégiée dans l’univers d’Emma. Mais la pensée d’un amour possible entre elle et le clerc n’a pas traversé son esprit. Le chapitre V s’ouvre sur une scène qui va faire découvrir à Emma un horizon nouveau. Au milieu de la banalité, elle va distinguer Léon comme l’objet possible d’un sentiment plus intense, en le voyant à côté de son mari. Elle qui a de nombreux griefs contre Charles va prendre conscience qu’elle ne l’aime pas, et qu’elle est capable d’aimer un autre. Il s’agit d’un moment important, qui aura des conséquences essentielles.
C’est une scène de récit. La composition chronologique fait apparaître une suite de plans brefs constitués par les éléments du décor d’abord, par les personnages ensuite, et soulignant la médiocrité de chacun d’eux. Quelques rares détails, choisis avec soin, laissent voir la possibilité d’un rêve d’amour pour Emma.
PLAN du COMMENTAIRE : 1. Le récit d’une promenade dominicale 2. Les personnages 3. Le retour à la réalité
1. Le récit d’une promenade dominicale :
Le récit prend l’allure d’une description avec son temps de prédilection : l’imparfait. La précision de la date a valeur de symbole : l’hiver, la neige → décor d’une vie triste, sans horizon, d’une atmosphère lourde et sans gaieté. On assiste à une promenade fade et tristounette. Les détails se succèdent pour donner une impression de morne, à l’image de l’existence d’Emma (au début, la neige ; à la fin de l’extrait, le givre). Le récit, rapide, ne comporte que les notations significatives : Flaubert ne décrit pas pour le plaisir de décrire, chez lui, la description a un rôle : elle permet au roman de progresser. Sont désignés : les 4 personnages