Malebranche
C’est à cette question que répond Malebranche dans cet extrait de son ouvrage, De la recherche de la vérité [il s’agit d’un extrait du 1er éclaircissement]. Le philosophe veut montrer que nous avons un pouvoir d’agir librement qui a toujours un motif quelque inconnu qu’il nous paraisse, motif qui ne nous détermine pas à agir, raison pour laquelle nous sommes libres. On peut donc se demander comment il est possible d’assigner à la liberté des motifs d’agir qui n’apparaissent pas au sujet tout en étant pas des causes. Y a-t-il une liberté d’indifférence, c’est-à-dire un pouvoir de choisir en l’absence de tout motif ? Comment une telle idée peut-elle apparaître ? Comment peut-on être libre s’il y a toujours un motif à nos actions ?
La thèse de Malebranche est que nous avons le sentiment intérieur de notre liberté. Un sentiment est ce que chacun est seul à même de découvrir en lui. Dire qu’il est intérieur, c’est désigner incontestablement la conscience en tant qu’elle nous permet de rapporter à notre être ce que nous pensons ou voulons. Mais parler de sentiment, c’est aussi dire que la conscience n’est pas une connaissance. Bref, ce pouvoir qu’est la liberté nous ne le connaissons pas à proprement parler.
Malebranche rapporte la thèse dite de l’indifférence pure à certains auteurs qu’il ne nomme pas et qu’il annonce comme n’étant pas la sienne. Cette thèse consiste à soutenir que le pouvoir de choisir qui constitue notre conscience de la liberté est compréhensible sans aucun motif physique. Qu’entendre par cette dernière expression ? Un motif, c’est ce qui meut. Dire qu’il est