Manon lescaut
Sommaire Une scène de guerre sans tragique Une scène de guerre sanglante, mais dépourvue de tension Grâce à un narrateur amusé et distancié Qui présente Fabrice comme protégé Un héros qui assiste à la guerre beaucoup plus qu'il n'y participe Fabrice : un homme d'action ? Fabrice observateur « Il n'y comprenait rien du tout » La dimension humoristique du passage Blanc-bec et bêta Un sens des priorités peu appropriées Une satisfaction enfantine perte de toute symbolisation épique : c'est vainement en effet qu'on chercherait à trouver ici les métaphores animales d'Homère et son grandissement systématique par l'hyperbole des actions et des personnages. Les "héros" sont maintenus dans l'immanence et le choix du narrateur de décrire la bataille par le regard naïf de Fabrice conduit à des rétrécissements de champ qui, par exemple, nous font voir le maréchal Ney comme un gros général qui jure et rater Napoléon qui, pourtant, a passé là tout près. L'éclatement de ce regard en notations désordonnées ("il remarqua, il s'aperçut") entraîne une démythification de la bataille qui lui restitue sa réalité et ne l'évoque que "de loin", comme s'il était impossible de vivre l'Histoire. Symboliquement, Fabrice croise sans l'identifier son propre père, le lieutenant Robert, demi-dieu déchu de 96, "la figure sèche et l'œil terrible". dissolution de la forme en une succession nébuleuse et instructurée d'états d'âme : le rythme du récit est en effet tendu entre la rêverie et l'action. Soucieux de retrouver le mythe autant que d'épargner les blessés (curieuse attention en ce moment précis de notre héros, "fort humain" !), Fabrice est tantôt rêveur et distrait, tantôt curieux de détails dérisoires dont il ne parvient pas à saisir l'origine. Fidèle à la focalisation interne, le narrateur se garde bien de nous en aviser, fortifiant notre sentiment d'incompréhension : les impressions du