Marc jimenez - esthétique et mondialisation
Dès lors nous sommes dans l'amphibologie : celle du sens « sensible » et celle du sens « signification ».
Sensibilité et sens sont réuni au sein du même terme.
Il s'agit donc, au delà de la question de l'art et du jugement de goût, d'ouvrir un espace inconnu jusqu'alors : celui de la liberté de juger et de la communication, ou de l'échange du jugement. Autrement dit il s'agit d'explorer la sphère de l'imagination, des passions, des intuitions et des émotions. Mais cela veut surtout dire : s'exercer à la liberté, désormais octroyée à l'individu, de penser et de juger par soi-même.
Dès lors , un monde de parole et de pensée se déploie qui, partant de l'étude des œuvres d'art, transcende la diversité des goûts et de couleurs de chacun pour s'interroger sur la société et l'histoire dans lesquelles ces œuvres, désormais exposées au public, naissent, parfois disparaissent et parfois perdurent.
Que signifie « faire de l'esthétique » aujourd'hui?
Cette question doit se poser doublement :
1. d'une part au regard de la philosophie de l'art (car l'esthétique est également une sorte de philosophie de l'art, car elle est une réflexion sur l'art, tout entier livrée à la subjectivité de l'artiste...)
2.d'autre part au regard de la gigantesque machine à produire de la culture (le culturel = ensemble des moyens institutionnels, économiques et politiques qui concourent à promouvoir et à distribuer le maximum de biens culturels à échelle mondiale)
Le seul avantage de ce culturel est qu'il est tolérant. Il est hélas également boulimique : il ignore les hiérarchies et les différenciations esthétiques : il désamorce donc toute critiques qui partent de l'œuvre pour