Marché de travail
Les marchés du travail dans la crise *
OFCE, Centre de recherche en économie de Sciences Po Département analyse et prévision
Principale conséquence de la crise économique que nous traversons, la situation du marché du travail s’est fortement dégradée dans l’ensemble des grands pays développés. À l’exception de l’Allemagne, le rythme de hausse du chômage au cours de cet épisode récessif a été deux fois plus violent que celui observé au cours des « petites » crises précédentes. Ce fort impact sur le chômage masque pourtant une relative résistance face à un choc de production d’une ampleur sans précédent depuis les années 1930. Cette résistance du chômage tient d’abord à l’impact encore faible et inachevé de la crise sur l’emploi. Elle s’explique aussi par les comportements d’activité qui amortissent traditionnellement les chocs d’emploi du fait du découragement induit d’une partie de la population active. Nous détaillons la réaction des marchés du travail dans sept grands pays : Allemagne, France, Italie, Espagne, Royaume-Uni, États-Unis et Japon. Dans un premier temps, nous montrons qu’à l’exception de l’Espagne et des États-Unis, l’ajustement de l’emploi n’y est pas achevé. Puis, nous montrons que les écarts d’ajustement de l’emploi s’expliquent en partie par le recours à la flexibilité interne des entreprises (modification du temps de travail et des coûts salariaux). Enfin, nous analysons l’impact de la dégradation du marché de l’emploi sur le chômage en étudiant les comportements d’activité. Il convient toutefois de garder à l’esprit que la crise est loin d’être terminée, et que les chiffres disponibles sont encore provisoires. Ce n’est qu’à la fin du cycle que l’on saura si les marchés du travail ont réagi différemment à la crise actuelle.
* Ont contribué à cette étude spéciale : Marion Cochard, Gérard Cornilleau et Éric Heyer.
REVUE DE L’OFCE ■ 113 ■ AVRIL 2010
■ Département analyse et prévision
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