Marivaux
En 1720, Marivaux est pris par deux évènements importants : toute sa fortune - issue d'un riche mariage - disparaît dans le scandale de la faillite de la banque Law, et sa première pièce, « L'Amour et la vérité », est mise en scène. L'échec de sa pièce « Annibal, tragédie en 5 actes et en vers » (1720) le convainquirent que l'héroïsme et les vers classiques requis par le Théâtre Français (la Comédie Française) ne convenaient pas à son écriture, au contraire d' « Arlequin poli par l'amour » dont la fantaisie avait rencontré le succès avec le Théâtre Italien. Le Théâtre Italien de Lelio, qui était financé par le régent Philippe d'Orléans, devint alors son terrain d'expression favori. Les acteurs principaux de ce théâtre au jeu brillant et vivant, Thomassin et Silvia, interpréteront désormais les amoureux des pièces de Marivaux : le valet Harlequin et l'Ingénue. La comédie en prose irrégulière, qui apparaissait à l'époque comme un genre mineur, était alors méprisée par beaucoup de ses contemporains dont Voltaire.
Deux pièces permettent de caractériser le théâtre de Marivaux : « Arlequin poli par l'amour » et « Le jeu de l'amour et du hasard » (1730). On y retrouve un sens développé des nuances et des différents registres de l'émotion, et des jeux de mots habiles et spirituels. On y retrouve surtout le thème de la découverte de l'amour, d'un homme et d'une femme qui ne reconnaissent leurs sentiments