Metier En Souffrance Clot
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Hommes et organisations : la santé au coeur des enjeux de l’entreprise
CONTRIBUTIONS SCIENTIFIQUES, REGARDS PRATIQUES
CONFÉRENCE
photo : Sylvain Beucherie / Préviade-Mutouest
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Métier en souffrance et clinique du travail ”
Yves Clot, professeur
Conservatoire national des arts et métiers
Chaire de psychanalyse, santé et travail
Équipe de Clinique de l'activité clot@cnam.fr RETOUR SOMMAIRE GÉNÉRAL
Nancy, Metz, Mondorf-les-Bains > 22, 23, 24 novembre 2004
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Congrès international
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Hommes et organisations : la santé au coeur des enjeux de l’entreprise
CONTRIBUTIONS SCIENTIFIQUES, REGARDS PRATIQUES
CONFÉRENCE > MÉTIER
EN SOUFFRANCE ET CLINIQUE DU TRAVAIL
> Mots clés : métier ; logique de métier ; clinique du travail ; souffrance.
Une fonction psychologique pour le travail ?
On commencera par cette remarque d'un chômeur, tirée d'une enquête conduite pour le ministère du Travail (Clot & Pendariès, 1997) : “On passe son temps à penser à ce que l'on ne peut plus faire”. La psychopathologie du travail (Billiard, 2001; Le Guillant, 1984) est coutumière de ce genre de ruminations intérieures : l'activité contrariée est “ravalée”, très largement “mise en souffrance”, source d'une impuissance à agir qui débouche souvent sur une amputation du pouvoir d'action. Ne pas pouvoir faire se révèle alors l'origine paradoxale d'une fatigue chronique plus dangereuse et moins connue que celle engendrée par l'activité réalisée (Clot, 2002). C'est pourquoi le désœuvrement est si préoccupant pour le sujet. Car il ne consiste nullement à ne rien faire mais à ressasser son impuissance à des coûts subjectifs démesurés.
Ce que l'on ne peut plus faire : comment l'entendre ? Bien sûr il s'agit du temps vidé de ce à quoi il a fallu renoncer dans l'activité personnelle. Mais il s'agit aussi de beaucoup plus. En un sens, le temps des chômeurs est devenu aussi trop personnel. Comme ils le disent, ils ne parviennent plus à “sortir de leurs pensées”.
Ce que l'on ne