Chapitre 12

Efficacité de la politique conjoncturelle en économie ouverte
1.
1.1.

Cadre comptable
Hypothèse du « petit pays »

A la différence des chapitres 6 et 7, le pays considéré n’est plus en autarcie, mais entretient ici avec le «reste du monde» des échanges économiques et financiers (sans exclure, bien entendu, d’autres types d'échanges concernant les personnes, la culture, etc.). On va essentiellement supposer que le pays considéré est de petite taille par rapport au reste du monde. Cette position de «petit pays» était celle de la France (et sans doute aussi de chacun des autres pays d’Europe occidentale) avant ou immédiatement après la seconde guerre mondiale, c’est-à-dire avant son intégration dans l’Europe, dont l’édification s’est intensifiée et étendue par étapes successives (voir en annexe 1 les grandes dates de la construction européenne). L’Union européenne constitue aujourd’hui une zone dont le poids économique est comparable à celui des Etats-Unis et la «zone euro» dispose depuis le 1er janvier 1999 d’une monnaie unique, l’euro dont le rôle face au dollar ne peut être considéré comme secondaire. On évoquera donc au passage, de façon inévitablement très sommaire dans ce cours d’initiation, dans quels sens les résultats obtenus dans le cas d’un petit pays pourraient être infléchis dans le cas d’un grand pays ou d’une grande Union de pays1. Nonobstant ce qui vient d’être dit, par commodité de présentation on supposera dans ce qui suit que le monde ne comporte que deux pays, le premier (assimilé à la France) beaucoup plus petit que le second (appelé « reste du monde » ou « étranger » et assimilé aux Etats-Unis). Chacun de ces deux pays dispose d’une monnaie : l’euro (€) pour la France, le dollar ($) pour les Etats-Unis Il existe un marché monétaire international, sur lequel on peut échanger ces deux monnaies l’une contre l’autre selon le "taux de change" défini par2: 1 euro = e dollars (1) Il faut e $ pour acheter 1 €. Ainsi, plus e est