Norbert elias: la civilisation des moeurs
Ainsi, d'après Elias, dans une société donnée, il y a nécessairement un certain nombre d'individus qui luttent pour contrôler les chances de puissance sociale, en premier lieu les moyens de subsistance et de production, mais aussi la violence. Cette lutte rend plus fort les vainqueurs, qui vont, à la fin, se retrouver avec le monopole des chances de puissance sociale. Cela va engendrer en fait la centralisation du pouvoir, et, en fin de compte, les Etats.
Cependant, la monopolisation de ces pouvoirs va engendrer la genèse de l’administration pour pouvoir les exercer. On passe ici d’une société traditionnelle à une société moderne, avec la genèse de l’Etat et la pacification des rapports sociaux : en effet, le monopole de la violence légale va confisquer l’utilisation de celle-ci par les individus (hors de certains cas exceptionnels), mettant fin à l’utilisation de celle-ci pour contrôler toujours plus de chances de puissance sociale. C’est ce qui forme, pour Elias, le processus de civilisation.
Néanmoins, la personne qui se retrouve à la tête du (quasi) monopole des chances de puissances sociales n’est pas pour autant omnipotente. En effet, elle est de plus en plus assujettie à l’administration nécessaire à la gestion de ce monopole, jusqu’à en devenir un simple éxécutant ne disposant que d’une marge de manœuvre faible. De plus, la multitude des personnes ayant été dépossédées de ces chances de puissance sociale forme un contre pouvoir important dont peut résulter la mise à bas de l’individu qui aura