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De prime abord, l'artiste semble se cacher dans le décor, comme pour disparaître dans un environnement qui lui paraît hostile. Le titre même de ce projet, « Hiding in the city » est évocateur. Pourtant, en se fondant dans un décor qui n'est jamais choisi à la légère, Liu Bolin apparaît encore plus. Se camoufler pour mieux survivre, se camoufler pour mieux se faire voir.
Liu Bolin, Hide in the City, Graffiti #3, 2012 © Liu Bolin / Courtesy Galerie Paris-Beijing
Le texte introductif de l'artiste dans cet ouvrage en est ainsi le témoin, dès son titre : « quand le camouflage devient stratégie. » Ainsi, Liu Bolin l'explicite : « le caméléon est doté du pouvoir unique d'adapter sa couleur à celle de son environnement afin de se protéger. Le serpent à sonnette peut lui s'enterrer entièrement sous le sable ; outre une meilleure sécurité, cela lui apporte également accès à la nourriture. Bien d'autres animaux, parmi lesquels le gecko ou le scarabée ont appris, à travers le temps, à s'adapter à leur environnement et à échapper à leurs prédateurs. Le camouflage est dès lors, devenu un facteur essentiel de survie.
L'Homme n'est finalement peut-être pas un animal puisqu'il ne sait pas instinctivement comment se protéger.
Liu Bolin, Hiding in the City, Mobile Phone, 2012 © Liu Bolin / Courtesy Galerie Paris-Beijing
Au cours de ces trois mille dernières années de civilisation, deux points communs apparaissent clairement : pour commencer, l'Homme évolue tout en détruisant son environnement ; pour finir, le développement de l'espèce humaine engendre des effets néfastes pour elle-même. Au prix de sa brillante Civilisation, l'Homme est enclin à oublier qu'il est toujours un animal et annihile son propre instinct. »
Liu Bolin se fond dans un décor pour mieux y apparaître. Ses images sont fascinantes, et même si le jeu réside