Pascal
Sujet :
«Considérez la forme de cette justice qui nous régit : c'est un vrai témoignage de l'humaine imbécillité, tant il y a de contradiction et d'erreur» ,Montaigne,Essais, L. III, chap. 13, « De l'expérience ».
Plan de la dissertation :
I- La justice est aberrante a- Elle est relative b- Elle est superficielle
II- Néanmoins, elle est nécessaire a- C’est un facteur de cohésion sociale b- La coutume et ses bienfaits
III- D’ailleurs,l’amélioration de la condition et de la justice humaines ne relève pas de l’impossible a- L’homme doit échapper à la tutelle de ses passions et de sa concupiscence b- Il doit aussi faire appel à l’ordre de la charité
Introduction
Nul ne peut contester que la justice divine est un principe transcendant salutaire contrairement à la juridiction humaine qui est rédhibitoire, élitiste ainsi qu’aberrante. C’est à ce propos que Montaigne déclare «Considérez la forme de cette justice qui nous régit : c'est un vrai témoignage de l'humaine imbécillité, tant il y a de contradiction et d'erreur». En effet, dans le propos à analyser, le philosophe français pointe la justice comme pratique irraisonnable et absurde. A l’aune de notre lecture des pensées de Pascal (1669), on précisera dans quelle mesure la justice d’après Montaigne déroge à la rationalité et échappe au bon sens. Pour ce faire, on analysera d’abord l’idée qu’elle est imparfaite, pour montrer ensuite qu’elle est malgré ses insuffisances nécessaire en vertu de ses bienfaits stabilisateurs, avant d’affirmer qu’en revanche, l’homme doit s’améliorer dans son cheminement vers la justice divine qui se démarque par sa perfection.
Développement
Après le péché originel, l’homme selon Blaise Pascal demeure incapable d’édicter une justice à la hauteur des décrets divins d’autant que ses lois sont relatives et superficielles. En effet, la relativité de la juridiction humaine accentue son absurdité qui fait dépendre les