Paul et virginie
Biographie de Bernardin de Saint-Pierre
Né au Havre en 1737, Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre côtoie trop les ports et la mer pour ne pas être attiré par le voyage. Il s’exalte en lisant Robinson Crusoe ́(1719) de Daniel Defoe et La Vie des Saints (recueil hagiographique dû au moine Cyrille, vers 510-557), ce qui lui ouvre deux perspectives parallèles et croisées – aventurière et spirituelle – qui constitueront le cœur de ses deux romans, Paul et Virginie (1787) et La Chaumière indienne (1790). Élève des Jésuites de 1750 à 1757, il obtient son brevet d’ingénieur militaire et, après des voyages à Berlin, Moscou, Malte, Amsterdam, s’installe de 1768 à 1770 à l’île de France. Il en tire la matière de Voyage à l’île de France (1773), apprécié de Rousseau, dont il fit la connaissance en 1772. Il ne cachera jamais l’influence de La Nouvelle Héloïse (1761) et de L’Émile (1762) sur ses idées et sur son écriture. De retour en France, il est élu à la Convention en 1792 et nommé Intendant du Jardin des Plantes. Devenu bonapartiste, il se lance dans la rédaction de ses Harmonies de la Nature, qui connaîtront une publication posthume. Il meurt en 1814. Son credo, illustré par son œuvre et sa vie, a toujours été: «Notre bonheur consiste à vivre suivant la nature et la vertu.»
De quoi s’agit-il?
Paul et Virginie, publié en 1787, se présente comme un supplément détaché des Études de la Nature(1784) qui ont fait le succès de Bernardin de Saint- Pierre auprès de ses contemporains, particulièrement sensibles au charme exotique des descriptions des paysages, de la faune et de la flore des tropiques.
L’aventure débute en 1726 sur l’île de France, où Mme de la Tour, veuve et enceinte, et Marguerite, fille-mère d’origine bretonne, se rencontrent et unissent leurs destinées. Leurs enfants, Virginie et Paul, élevés comme frère et sœur, transcendent la misère de leur condition dans une félicité partagée et sans faille, forgée au cours de leurs