Paul eluard et la douleur
Paul Eluard expliqué Page accueil Suite
PAUL ELUARD :
Leurs yeux toujours purs (Capitale de la douleur 1926)
Héléna Eluard (Gala)
Poème : Leurs yeux toujours purs
"Leurs yeux toujours purs", 22ème poème sur
45 de la section finale
"Nouveaux poèmes" de
Capitale de la douleur.
Jours de lenteur, jours de pluie,
Jours de miroirs brisés et d'aiguilles perdues, Jours de paupières closes à l'horizon des mers,
D'heures toutes semblables, jours de captivité,
Mon esprit qui brillait encore sur les feuilles Et les fleurs, mon esprit est nu comme l'amour,
L'aurore qu'il oublie lui fait baisser la tête Et contempler son corps obéissant et vain. Pourtant j'ai vu les plus beaux yeux du monde,
Dieux d'argent qui tenaient des saphirs dans leurs mains,
De véritables dieux, des oiseaux dans la terre
Et dans l'eau, je les ai vus.
Leurs ailes sont les miennes, rien n'existe Que leur vol qui secoue ma misère,
Leur vol d'étoile et de lumière (1)
Leur vol de terre, leur vol de pierre
Sur les flots de leurs ailes, Ma pensée soutenue par la vie et la mort. Plan du commentaire composé Une paronomase …afficher plus de contenu…
Dans cette ascension l'imaginaire du poète est fondamentalement aérien dans laquelle vent, brise, nuage, oiseau aile circulent généreusement. Les ailes de ces dieux-oiseaux, ce sont les siennes.
Notre poète veut affirmer qu'il s'identifie à ces dieux-oiseaux. A la négativité de sa vie que "rien n'existe", que rien n'a d'importance succède un rejet qui nous révèle la suite, la seule préoccupation du poète, l'obsession, se vouer entièrement et seulement à ce
"vol" qu'il décrit entre les étoiles, en pleine lumière, étendu sur la terre, solide, dur comme "la pierre". Ce vol est seul capable de secouer "la misère", la désespérance, le spleen qui l'a envahi. Sa pensée est