Penser, c'est dire non
Caractéristique même du genre humain, la pensée se révèle depuis le plus jeune âge comme une interrogation, pouvant aller de la simple prise de conscience qui schématise nos observations à un jugement réfléchi et basé sur des connaissances. La pensée est une preuve d’éveil, de vigilance. Peu à peu, l’Homme acquiert une notion de la critique, de la contradiction raisonnée, de l’esprit déductif et nous nous voyons posséder d’une métaphysique, un au-delà de nous-mêmes, et nous pensons sans même l’apercevoir, nous désirons, conceptualisons et surtout voyons les choses telles que le manifeste notre pensée. Penser en latin, pensare, signifie peser, il s’agit donc de porter un certain poids sur une opinion, faire une évaluation rationnelle donc porter un jugement.
Alain nous disait sur ce fameux jugement que « penser, c’est dire non. ». Il conviendrait donc que porter un jugement entraîne un refus, une forme de négation qui nous empêcherait d’adhérer à la façon de voir certaine choses. Nous serions alors toujours emportés par un scepticisme stérile dans nos jugements, dans nos opinions et dans nos convictions ? Il nous faudra alors accepter les failles de notre esprit critique qui vise à rejeter une part de la réalité et à s’approprier une vision philosophique propre à soi. A penser selon soi, par soi et pour soi en dépit de ce que le « moi » peux limiter. La citation d’Alain, « penser c’est dire non. » nous entraine à proposer plus de questions afin d’éclairer la phrase. Ainsi penser est-ce porter un jugement qui comprend forcément un refus ? Ne peut-on pas en dire le contraire ? Ce refus n’est-il pas lui-même contrasté par une part d’adhésion ?
Pour comprendre la notion de refus dans le jugement il est en effet nécessaire de se rappeler les étapes qui forment un jugement. Bien évidemment, nous avons déjà eu un certain nombre d’expériences qui ont contribuées à développer notre esprit critique, nos opinions et avis sur un grand nombre