Peugny vs maurin
Pour définir le déclassement précisément il convient d’utiliser la définition du sociologue Henri Eckert, qui s’est notamment intéressé à tout ce qui concerne l’orientation professionnelle, l’insertion professionnelle, ou encore le salariat, dans une optique générationnelle axant surtout ses études sur les jeunes diplômés et jeunes actifs.
Eckert nous explique que le déclassement en tant qu’il affecte la trajectoire de groupes sociaux et, par là même, les trajectoires individuelles de la plupart de ceux qui les constituent, désigne l’incapacité de ces groupes à maintenir dans l’espace social les positions qu’ils avaient acquises et les avantages qu’elles comportent. Au plan individuel, cette incapacité se traduit par l’impossibilité pour les enfants de maintenir, au moment de leur entrée dans la vie active, les positions acquises par les familles dont ils sont issus. Le déclassement social se juge donc bien par la comparaison des positions sociales de groupes ou d’individus à deux moments de leur histoire, soit en référence à la position antérieure du groupe, soit par rapport aux positions sociales dont les individus comptaient hériter. Cette incapacité à maintenir une position sociale acquise tient au fait que, dans une conjoncture définie par un recours massif au système d’enseignement, les titres scolaires obtenus par les individus ou les groupes dont ils relèvent ne suffisent plus du fait de l’inflation des titres scolaires sur le marché de l’emploi, à garantir le maintien des positions antérieures.
Ainsi le déclassement renvoie à des trajectoires familiales ou sociales interrompues.
Pour Camille Peugny, sociologue français qui s’intéresse aux inégalités entre générations et leurs conséquences