politique céréalière
Au Maroc, la politique agro-alimentaire tient compte à la fois des contraintes de sécurité alimentaire et des contraintes macroéconomiques et plus particulièrement celles qui sont liées à l’équilibre de la balance des paiements. Les produits de substitution aux importations en général et les céréales en particulier ont toujours bénéficié d’une intervention massive de l’Etat depuis l’indépendance. L’intensité de cette intervention s’est toutefois réduite d’une manière progressive depuis la mise en place des programmes d’ajustements structurels au milieu des années 1980.
Rappel des principaux instruments du système interventionniste
Pendant plusieurs plans économiques qui ont suivi l’indépendance politique du pays, les politiques de production céréalière sont restées orientées vers la modernisation des systèmes de production et le contrôle de fonctionnement de la filière. L’opération « labour » lancée entre 1957 et 1961 visait déjà la relance et la modernisation de la céréaliculture par la mécanisation des travaux du sol avec l’intervention directe des structures locales du Ministère de l’Agriculture (les Centres de Travaux notamment). Cette opération sera suivie ensuite par des programmes d’intensification basés sur l’utilisation des semences sélectionnées, des engrais et des produits phytosanitaires. Durant les années 1960, les prix à la production des céréales étaient cependant assez bas contrairement à l’esprit de la politique de relance alors en vigueur. Avec une croissance démographique galopante, les importations ne cessaient d’augmenter et le Maroc devint très vite importateur net structurel de céréales.
Ensuite, vers le milieu des années 1970, une nouvelle orientation visant le soutien au consommateur devait déboucher sur le cloisonnement de l’offre et de la demande des produits primaires agricoles. Le renchérissement de la facture céréalière en partie due à la crise des matières premières de