0. INTRODUCTION GENERALE
0.1. Objectif de l’étude
En nous engageant sur cette voie de la recherche, notre objectif principal est de démontrer qu’en Afrique, en dépit de tout l’apport occidental à la gestion de la res publica, ses dirigeants peuvent puiser dans leurs propres sources indigènes des moyens nécessaires, susceptibles de les aider à vaincre leurs limitations. C’est dans ce but que nous proposons à travers ces lignes un modèle d’idéologie africaine, le Bwami, dont le souci politique majeur est de mieux servir le peuple dont on a la charge, en assumant la gestion du Bien commun dans la justice. Cette justice a pour expression bonne la répartition des biens, selon le mérite, entre individus réunis en communauté. Ce qui conduit à la mise en place d’un Etat qui peut être dit de droit.
Le Bwami semble être pour nous le modèle, en tant qu’il donne la capacité aux gouvernants d’établir l’équilibre et l’harmonie. Notons d’ailleurs que le Mwami(le roi) est choisi sur un critère de méritocratie. Les gouvernants sont choisis sur base de leur mérite, de leur degré de moralité, d’intelligence et de valeur ; et on peut sans aucun doute affirmer que le principe cardinal du Bwami est semblable à celui que Cabral énonce en ces termes : « ce sont les meilleurs enfants de notre pays qui doivent diriger notre Parti, notre peuple » . A y voir de près, le Bwami propose un gouvernement comme celui des aristocrates, c’est-à-dire des meilleurs au sein de la cité. Ce sont ces meilleurs qui ont la charge de diriger leurs patries, qui assurent la répartition des biens, qui rendent la justice. Bref, ce sont eux qui conduisent la destinée de leurs gouvernés vers une justice sociale que les peuples appellent de tous leurs vœux. Ayant compris la nécessité et la pertinence de cette idéologie, notre deuxième objectif est de démontrer le caractère unitaire que l’idéologie du Bwami confère à la communauté toute entière. Un proverbe lega définit le Bwami