« La culture ne sauve rien ni personne, elle ne justifie pas. Mais c’est un produit de l’homme : il s’y projette, s’y reconnait ; seule, ce miroir critique lui offre son image » écrivait Jean-Paul Sartre dans son autobiographie, les Mots. La culture serait donc un produit qui proviendrait de l’homme, pour l’homme et avec l’homme : un produit non seulement artistique pluriel (peinture, sculpture, musique, cinéma et aussi cuisine, paysage…) mais encore un produit marchand et donc économique. Sa matière même a été institutionnalisée : en 1959, la naissance d’un ministère de la Culture française par André Malraux traduisait une volonté politique forte de soutenir la création et de la rendre accessible à tous. Cinquante ans après, le bilan est mitigé et appelle à de nouveaux modes d’actions, de nouvelles orientations en fonction d’investissements définis. Mais, parler de promotion de la Culture au sens étymologique du terme reviendrait alors à traduire la culture comme un objet devant directement être poussé en avant (promovere). Il s’agit de faire bouger les choses en faveur d’un objectif, via des moyens et en fonction d’un délai imparti. Des initiatives locales sont alors encouragées et soutenues afin de provoquer la création. Ainsi s’agira-t-il de se demander si l’essor culturel ne vient pas en contradiction avec la notion même de transmissions de savoirs et si donc les visées politiques des collectivités territoriales ne dénatureraient si ce n’est la culture, a minima l’art. D’une part, la culture élevée à son rang le plus digne apparaît comme devant être vouée à être transmise et à permettre l’accès au savoir sous toutes ses formes. D’autre part, force est de constater que la culture est une notion en constante évolution, à l’aune du monde économique dans laquelle elle