Risque et securiter
INTRODUCTION
La première préoccupation d’un enseignant d’EPS est d’assurer la préservation de l’intégrité physique de ses élèves. Les textes officiels sont sur ce point explicites. Mais dans le même temps, l’apprentissage de la prise de risque fait également partie de ses missions (dans l’implicite). L’apprentissage en soit suppose de se risquer, d’échouer puisque précisément apprendre consiste à se transformer, réussir à faire demain ce que l’on arrive pas à faire aujourd’hui. Dans les activités physiques, cette prise de risque est omniprésente en raison du caractère nouveau, déstabilisant, hostile des environnements et expériences proposés aux élèves. Ainsi, les activités artistiques font courir le risque de se sentir ridicule par la mise en jeu du corps signifiant, la natation est une épreuve pour le non nageur, l’escalade confronte au vertige, à la mort symbolique comme dans les sports duels dans lesquels la défaite (ippon, tombé, défaite en TT, tennis…) est une « petite mort symbolique », la gym confronte au déséquilibre permanent…. A cette prise de risque psychologique et affective, s’ajoute parfois une prise de risque physique dés lors que l’on ne maîtrise pas toutes les données de l’activité physique : assaut contre un tiers en combat qui m’impose sa force et à laquelle je résiste, dévolution de la responsabilité de l’intégrité physique du grimpeur, du voltigeur à l’assureur, au pareur…Dans quelle mesure un enseignant peut-il enseigner la prise de risque ?, Peut-il confier la responsabilité d’assurer l’intégrité physique d’un camarade à un autre camarade ? Doit-il mettre l’accent sur la sécurité passive au détriment de la sécurité active afin d’assurer la sécurité physique de ses élèves ?. Mais dans le même temps, est-il envisageable, pour des raisons de sécurité, de cantonner les élèves dans une pratique ou le risque est absent, euphémisé : judo exclusivement au sol, escalade en moulinette, VB plutôt que FB, HB, BB, Rugby (espaces