Rouzel
Au-delà de ce marquage social, le plus souvent inféré du discours médical, l ‘éducateur cherche à se frayer un chemin vers un sujet »
« Les éducateurs avancent souvent à tâtons, dans le noir. Ils avancent avec ce qu’ils sont, avec leur histoire, leurs émotions, leurs affects. Ils avancent en terrain découvert, sur des sentiers non balisés. Chaque rencontre est nouvelle et réclame de réinventer à chaque fois l’acte éducatif. Ils vont là où l’autre est sans visage ; là où on ne le voit plus qu’affublé du masque de la folie, du handicap, de la débilité, de la délinquance… Ce voyage au pays de l’Autre ne laisse pas indifférent . L’éducateur y est pris, corps et biens. Chaque rencontre singulière l’affecte dans son corps, dans son âme… »
« Je ne crache pas sur la cérémonie (fût elle psychanalytique), ni sur les cérémonieux, je dis juste que j’occupe la place du bouffon, du bateleur, du cracheur de feu. Car il s’agit de sortir de l’idolâtrie qui se résume toujours à s’adorer soi même, en érigeant collectivement des statues de petits dieux à son image.
L’idolâtrie psychanalytique, qu’elle soit de l’IPA, portant en procession les os blanchis de la pensée freudienne (3/4 heure de séance pile, analyse didactique et tutti quanti) ou lacanienne (fétichisation des slogans, des mathèmes et des bouts de ficelle), l’idolâtrie psychanalytique se nourrit des mêmes rites qui ne font que masquer les mêmes trouilles : génuflexions devant la statue du maître, répétition quasi hypnotique des mêmes formules usées, amulette, gris-gris… en lieu et place d’une pensée sans cesse en éveil, sans cesse fluviale et navigable, une pensée