Réseaux urbains en europe et en france
Deux modèles classiques de réseaux urbains
Les formes de l'intégration du territoire européen par les réseaux de villes ont souvent été réduites à deux modèles de représentation classiques : le modèle centre-périphérie et le modèle hiérarchique de mise en réseau des systèmes urbains. L'espace européen est ainsi figuré de façon dichotomique. Dans le premier cas, un centre dominant auquel s'arriment tant bien que mal des périphéries dépendantes ou isolées ; dans le second cas, des pôles majeurs qui satellisent des centres secondaires en mal de visibilité.
Une organisation en réalité plus complexe
Limiter les processus d'intégration à ces deux modèles de structuration, c'est dire que l'intégration est fragile et limitée. Or, on a pu montrer1 que le mode d'organisation du territoire européen par les réseaux de villes est, dans les faits, beaucoup plus diversifié. Deux autres modèles d'intégration viennent compléter les précédents : les réseaux urbains spécialisés et le réseau des villes « capitales ». L'intégration territoriale est sous-tendue par des réseaux urbains spécialisés, définis par une logique de production matérielle ou immatérielle. L'échange y est à base de complémentarité et de coopération, comme dans les réseaux scientifiques, financiers, ou également les réseaux de l'aéronautique. L'intégration est aussi modelée par le réseau des villes « capitales » politiques ou économiques. L'intensification des échanges entre ces villes capitales constitue aujourd'hui le moteur le plus dynamique de l'intégration territoriale à l'échelon de l'ensemble européen.
Affranchies en partie des