Résumé et analyse critique du livre "La juste part"
L’utopie capitaliste
Le discours de la droite néolibérale est imprégné de l’idée que « les individus sont les seuls propriétaires des biens qu’ils produisent. Ils devraient donc être libres de ce qu’ils font de leurs biens et entièrement responsables de leurs actions »1. Dès le début de l’ouvrage, les auteurs nous font plonger dans l’« utopie capitaliste » en démontrant que les bases du libéralisme économique remontent au 17e siècle. En effet, cette idéologie remonte à la Renaissance lorsque les philosophes s’interrogeaient sur l’état de nature de l’Homme et la nature du Contrat social qui le lie à la société. John Locke (1632-1704) suppose que : « tous les hommes sont libres et égaux, et chacun profite du droit naturel à la vie, à la liberté et à la propriété »2. Selon lui, le contrat social est pour l’Homme libre un « transfert d’une partie de ses droits au gouvernement dans le but de s’assurer d’une certaine paix sociale et pour profiter des bénéfices de leur vie, de leur liberté et de leur propriété. »3. Deux idées encore présentes dans le discours de la droite découlent de cette conception. La première, qu’il existe des droits dits naturels (droit à la vie, droit à la propriété et a droit à la liberté), qui ne dépendent d’aucune idée collective et la seconde, que l’économie de marché s’apparente à la condition naturelle de l’Homme. Bien entendu, ce transfert est préférable si la vie en est améliorée. Sauf que, pour les plus radicaux de la philosophie de Locke, c’est l’état de nature qui serait préférable à la vie en société si celle-ci brime les droits naturels des Hommes. Robichaud et Turmel affirment que c’est cette conception de l’état de nature (une utopie) qui justifie l’apparition de grandes inégalités4.
Le marché
Selon le modèle du libre marché se basant sur la concurrence