Saint jérome
Dans cette lettre à Pammaque, Saint Jérôme y présente, de façon détaillée, le pourquoi de son accusation. Il a en effet été accusé de ne pas avoir traduit fidèlement une lettre. Mais avant d'expliquer la traduction de Saint Jérôme, voici le contexte de cette lettre. Tout commence avec Eusèbe de Crémone. Ce Confesseur désire lire la lettre de l'archevêque d'Épiphane, envoyée par ce dernier à l'Évêque John, de Jérusalem. Cette lettre, si connue qu'elle est apprise, ne peut malheureusement pas être lue par Eusèbe, car écrite en Grec. C'est ainsi qu'il demande à Saint Jérôme de la traduire en Latin. Ce qu'il fut, et c'est précisément là que réside le problème. Car au lieu de la traduction basique « mot pour mot », il préfère la traduction « valeur pour valeur », à l'instar de son maitre, Cicéron, selon lequel « il n'est pas nécessaire de traduire mot pour mot, mais [de] garder cependant la force et le caractère de chaque mot ». Et Jérôme le dit bien : « In dealing with a foreign text, it is difficult to recreate in the translation the impact of felicitous expressions in the foreign tongue ». Voici donc pourquoi il est jugé. À l'époque en effet, ce genre de pratique est constitutif de fraude. Néanmoins, son texte n'est pas le seul à donner une traduction « valeur pour valeur ». Il illustre effectivement sa lettre d'exemples de traductions, comme celle de Saint Matthieu, Saint James ou encore Saint John : ici aussi, les traductions évangélique, Septante et latine sont différentes, certes ; il n'en reste pas moins que « la variété du discours est en osmose avec l'esprit du texte ». Quand bien même sa traduction lui valut un jugement à son encontre, toujours est-il que Saint Jérôme n'en est aucunement affecté, considérant ses fautes comme des « broutilles ». Et pour cause : il va même jusqu'à ne pas traduire certains mots, prenant alors des risques encore plus important. Mais alors, pourquoi l'avoir traduite ? Tout