| Dissertation | Satisfaire tous ses désirs conduit-il au bonheur ? |

01/05/2010 |

Dissertation
Satisfaire tous ses désirs conduit-il au bonheur ?
« Le désir est l’appétit de l’agréable » disait Aristote dans son Traité de l’âme. Comme il le dit si bien, le désir serait donc cette force qui nous pousse à rechercher la réduction d’une tension issue d’un sentiment de manque (la faim dans le cadre de l’appétit). En ce sens, on ne désir que ce dont on manque. D’autre part, le Larousse définit l’appétit comme « Inclination par laquelle on est porté à désirer une chose pour la satisfaction d’un besoin ». Il en découle que le désir n’est pas un besoin, mais qu’il en crée !
Par définition un besoin doit être satisfait sous peine de mort dans les cas les plus extrêmes, et c’est un état primitif de la vie qui concerne tout le règne animal. Or le désir ne concerne que l’homme et sa vie ne dépend pas de la satisfaction de celui-ci. Exemple très simple : le désir sexuel est un besoin pour l’espèce (sinon elle disparait), mais un désir pour l’individu (et la frustration qui peut éventuellement être engendrée par une insatisfaction de ce désir ne conduit pas à la mort pour autant). On peut alors considérer le désir positivement, puisque l’objet désiré n’est autre qu’une source de plaisir, de contentement, ou même de bonheur. Cependant si nous poursuivons dans la logique du sujet, le bonheur se réduirait donc à l’assouvissement d’une somme infinie de désirs, remplissant notre existence d’insatisfactions, de manque et donc au final de souffrances. Le bonheur saurait-il être confondu avec une suite de joies éphémères provoquées par l’assouvissement de nos désirs ? Nous pouvons dès lors penser aux analyses de Platon dans le Philèbe qui dénonce le caractère tyrannique du plaisir : à peine satisfait, le désir renaît et avec lui la souffrance.
Depuis la nuit des temps les philosophes se demandent quelle place faire au(x) désir(s). Les réponses sont très variées et