Fiche de lecture méthodologique de l’ouvrage « Dans la peau d’un intouchable »

Marc Boulet, journaliste indépendant, effectue une enquête en 1992 en Inde qu’il relate dans son ouvrage et journal de bord intitulé Dans la peau d’un intouchable¹. Pendant trois mois, d’octobre à décembre 1992, l’auteur décide de faire une recherche de terrain in situ dans la ville de Bénarès située au Nord de l’Inde, dans la plaine du Gange. Bénarès, ville sainte dédiée à Shiva, est le principal centre de pèlerinage des hindous. Au départ Initialement, Marc Boulet émet l’hypothèse qu’il existe encore en Inde une société fondée sur les castes même si depuis 1947, date de l’adoption de la Constitution qui marque l’indépendance de l’Inde, ce système discriminant endogame et héréditaire est officiellement aboli. Son objet d’étude porte plus particulièrement sur un sous-groupe d’individus indiens appelés « les intouchables ou Chândal» : ils représentent environ un indien sur quatre. Ces populations sont exclues du système même des castes, elles sont considérées comme des autochtones convertis depuis peu à l’hindouisme et ne sont pas, selon les croyances, engendrés par le « Créateur ». Ce sont eux qui exercent alors les professions les plus dégradantes, leurs activités les tâchent imprègnent d’une impureté permanente qui souille quiconque les touchent, d’où le nom qui les définissent, « intouchables ». C’est donc dans la gare de Bénarès, que l’auteur délimite son champ d’analyse et choisit d’étudier les intouchables qui mendient dans ce lieu extrêmement fréquenté. L’auteur veut plus particulièrement comprendre comment les intouchables, ignorés et méprisés de tous, réussissent à vivre et ce qu’ils ressentent au quotidien. Pour cela, il adopte une méthodologie de type qualitative, l’observation participante, que nous définirons dans une première partie. Nous présenterons ensuite les principaux résultats que l’auteur tire de son enquête et nous chercherons enfin à comprendre si la