Indépendante et autogérée, fer de lance des revendications du peuple polonais, Solidarność, à l'origine de laquelle se trouve le Comité de défense des ouvriers (K.O.R.), est un mouvement hétérogène fondée à Gdańsk à la suite des mouvements de grèves de l'été 1980 et alliant notamment une tendance traditionaliste anticommuniste, une tendance populiste gauchisante et une tendance modérée avec Lech Wałęsa, président de la nouvelle organisation de 1981 à 1990. Mise hors la loi le 8 octobre 1982 après la proclamation de l'« état de guerre » (13 décembre 1981) par le général Wojciech Jaruzelski, Solidarność poursuit clandestinement ses activités, soutenue, à l'intérieur du pays, par les intellectuels, l'Église et l'ensemble des adversaires du régime et, à l'extérieur, par les syndicats de la Confédération internationale des syndicats libres (C.I.S.L.) et de la Confédération mondiale du travail (C.M.T.), auxquelles elle est affiliée en 1986. De nouveau légalisée en avril 1989, Solidarność (qui compte alors 1,5 million de membres) remporte les élections de juin obtenant la quasi-totalité des sièges au Sénat et les 35 % des sièges de la Diète qui ne sont pas réservés aux partis de la coalition gouvernementale. Un de ses membres, Tadeusz Mazowiecki est nommé à la tête du gouvernement. Le 9 décembre 1990, l'élection de L. Wałęsa à la présidence de la République de la Pologne consacre la victoire de Solidarność en même temps qu'elle marque le déclin de l'organisation en tant que syndicat. Cette dernière subit le recul de popularité qui atteint L. Wałęsa, battu à l'élection présidentielle de 1995. Sa branche politique, Action électorale Solidarité (Akcja wyborcza Solidarność, A.W.S.), une coalition de partis de droite fondée en 1996, remporte les élections de 1997 et permet à Jerzy Buzek de devenir Premier ministre. Toutefois, après la cinglante défaite de l'A.W.S. aux élections législatives de 2001, Solidarność s'éloigne de la vie politique pour se consacrer uniquement à ses