GALINIER Jacques, MOLINIE Antoinette [2006] Les néo-indiens : une religion du IIIe millénaire. Odile Jacob, Paris. Ce livre retrace une expérience ethnologique au Pérou et au Mexique qui s’étala sur plus de trente ans. Ici les auteurs s’interrogent en particulier sur la question de l’ethnogenèse des groupes d'Indiens plus ou moins traditionnels. Groupes qui par leurs activités s’inscrivent dans de vastes phénomènes allant du religieux au culturel et passant par le politique, sans oublier le tourisme. Les auteurs dans l’introduction définissent ce phénomène par le terme néo-indianité. Le préfixe néo est pour les auteurs à l’image du terme néo-classique, c'est-àdire que ces groupes d’indiens créent un décalage temporel en se réappropriant un passé, et en outre affirment un dynamisme du phénomène qui n’a cessé de grandir en trente ans. De plus leurs travaux se fixent sur différentes régions d’Amérique Latine et donc reprendre les termes des acteurs étudiés serait réducteur car ils seraient trop limitatifs à une région. Ce terme néoindien a le mérite d’englober différentes expressions culturelles et ainsi de lier des groupes distincts du Mexique et du Pérou. Ce choix repose aussi sur un ensemble de traits commun des ethnies des hautes terres, ainsi qu’un passé archéologique très riches et de regrouper des mouvements politiques sous fond indigène. Ces différents éléments définissent les néoindiens. Les auteurs s’interrogent aussi sur le fait que la discipline de l’anthropologie a du mal avec cette question de l’ethnogenèse. Car ce mécanisme d’autocréation est en partie dû à la réappropriation des écrits ethnographiques, du patrimoine des civilisations des hautes terres andines et mexicaines, surtout des anciens rituels. Ce que les auteurs trouvent tout aussi déroutant c’est que cet ensemble sociologique n’est pas encadré par des acteurs non issus du monde indigène. Ce contraste avec le passé doit être nuancé par la présence de la culture occidentale actuelle comme