Système vocalique français
Système consonantique et vocalique
LE français est notablement riche en voyelles avec ses 16 réalisations alors que l’espagnol possède seulement 5 voyelles mais il s’y ajoute 6 diphtongues fermantes et 8 diphtongues ouvrantes. Certaines voyelles du français et de l'espagnol sont relativement proches comme le [e]/[ɛ] et le [o]/[ɔ] du [e̞] et du [o̞] dans « tesoro » , le [i] et le [a] qui est proche du [ä] dans « pilar », le [u] dans « luna ». Cependant les quatre nasales du français n'existent pas en espagnol et représentent pour les apprenants une difficulté particulière. En effet, le crible phonologique de leur langue complique la perception de ces nouveaux sons. Le [y] est aussi compliqué et le lien graphie-phonie établie dans leur langue maternelle les pousse souvent à prononcer cette voyelle comme le [u] qui leur est familier. J'ai aussi pu constater au cours de nos conversations qu'ils ajoutaient parfois un [ɔ] à la fin de certains mots français terminés par -ent et qui ressemblaient à des mots espagnols, donnant des erreurs du type: « appartemento ». Le [ø] et le [œ] posent aussi des problèmes car ils n’existent pas non plus en espagnol. Le « e » instable est parfois difficile à percevoir. Au niveau vocalique, il semble donc qu’il soit plus facile pour les francophones d’apprendre l’espagnol que l’inverse. En ce qui concerne les consonnes, les hispanophones ne connaissent pas le [v], le [Ʒ], le [z] sauf pour les espagnols dans « riesgo » par exemple alors que les mexicains prononceront plutôt [s], et le [R] qui est particulièrement ardu lorsqu’il est entouré d’autres consonnes dans un groupe consonantique tel que « un arbre raide » soit [ynaRbRəRɛd] et qui est souvent roulé comme le [r] espagnol. Les hispanophones possèdent en outre le [ʝ], le [x] et le [θ] qui posent quelques difficultés aux francophones. Des confusions sont susceptibles d’apparaître entre le [e] et le [ɛ] car il n’existe pas d’accents aigu, grave ou circonflexe en