Sémiotique de la montre
Il faut donner du temps au temps… Miguel de Cervantès
Introduction :
Un objet quelconque (objet matériel ou objet de pensée) n'existe sémiotiquement parlant que par un discours dans lequel il se manifeste. L’objet n'existe pas sans une relation avec un sujet pour lequel il est un objet de valeur ou un objet de désir. Comme l’a exprimé Jean François Bordron, dans Le statut sémiotique du monde naturel et la question de l’objet dans les Nouveaux Actes Sémiotiques :
« Le domaine des objets est immense, aussi faut-il limiter notre investigation. Nous n’envisagerons que les objets en rapport direct avec la perception sensible, laissant donc hors de notre investigation les objets idéaux, comme les nombres, les êtres de la géométrie, les objets simplement possibles ainsi que les objets discursifs comme les fictions, figuratives ou abstraites. Cette limitation n’implique pas que l’on doive s’en tenir aux objets au sens usuel dont les propriétés les plus générales sont d’être à trois dimensions et d’une certaine stabilité […]».
Nous nous concentrerons ici plus particulièrement sur l’objet qu’est la montre. Nous pouvons dire que la montre a des parties qui sont liées entre elles pour former son tout. La montre est un élément d’usage et de perception, elle est le résultat de plusieurs procédés. Si l’on souhaite faire une sémiotique de la montre, il faut tout d’abord la considérer en elle-même comme le plan de l’expression, c’est-à-dire le signifiant. Le plan du contenu, c’est-à-dire le signifié serait quant à lui significatif de tous les usages que l’on peut en faire.
Dans un premier temps, nous nous centrerons sur l’histoire de la montre, puis par la suite, nous verrons sa phénoménologie.
1- L’histoire et la naissance de la montre 1-1- Définition générale
Tout d’abord, définissons la montre et cherchons à comprendre en quoi nous pouvons la caractériser au niveau de son usage par