texte suivi de questions
Devoir TSQ
Il franchissait, paisible, la Cordelière des Andes. Les neiges de l’hiver pesaient sur elle de toute leur paix. Les neiges de l’hiver avaient fait la paix dans cette masse, comme les siècles dans les châteaux morts. Sur deux cents kilomètres d’épaisseur, plus un homme, plus un souffle de vie, plus un effort. Mais des arêtes verticales, qu’à six mille d’altitude on frôle, mais des manteaux de pierre qui tombent droit, mais une formidable tranquillité. Ce fut aux environs du pic Tupungato… Il réfléchit. Oui, c’est bien là qu’il fut le témoin d’un miracle. Car il n’avait d’abord rien vu, mais s’était simplement senti gêné, semblable à quelqu’un qui se croyait seul, qui n’est plus seul, que l’on regarde. Il s’était senti, trop tard et sans bien comprendre comment, entouré par de la colère. Voilà. D’où venait cette colère ? A quoi devinait-il qu’elle suintait des pierres, qu’elle suintait de la neige ? Car rien ne semblait venir à lui, aucune tempête sombre n’était en marche. Mais un monde à peine différent sur place, sortait de l’autre. Pellerin regardait, avec un serrement de cœur inexplicable, ces pics innocents, ces arêtes, ces crêtes de neige, à peine plus gris, et qui pourtant commençaient à vivre – comme un peuple. D’un pic, à l’avant, jaillit la neige : un volcan de neige. Puis d’un second pic, un peu à droite. Et tous les pics, ainsi, l’un après l’autre s’enflammèrent, comme successivement touchés par quelque invisible coureur. C’est alors qu’avec les premiers remous de l’air les montagnes autour du pilote oscillèrent.
Antoine de Saint-Exupéry, Vol de nuit
QUESTIONS
1-a) Qu’appelle-t-on ce que ressent Pellerin avant de l’avoir vu ? (2 pts) b) Illustrez le dans le texte. (2 pts)
2 Sens des expressions : ‘’un miracle’’, ‘’un volcan de neiges’’ (2 pts)
3 Trouvez et employez