Toxique de françoise sagan
Toxique est le journal de Françoise Sagan qu’elle a tenu après avoir été admise dans une clinique spécialisée pour se défaire de son addiction à un succédané de la morphine appelé le « 875 ».
Elle y raconte sa désintoxication avec élégance et pudeur. Durant ce séjour à la clinique qu’elle nous narre, elle s’explore, s’observe, et se dévoile à nous : « Je m’épie : je suis une bête qui épie une autre bête, au fond de moi.». Le lecteur devient l’observateur du mal, du manque, des tourments de la jeune femme, âgée alors de 22 ans, ayant réchappée d’un accident de voiture qui avait provoqué de tels douleurs que les médecins lui avaient prescrit du palfium pour l’aider à combattre ses maux, mais cette défense contre la douleur, en deviendra, au bout de trois mois, la source.
Ce journal servirait-il à expier ses démons ou à s’en protéger ?
A la lecture de certaines phrases pourtant bien simples, on ne peut s’empêcher de s’extasier devant leur beauté. On reste un temps en suspend.
Cette femme forte qui ne cesse de surprendre, nous montre la peur de la souffrance : « La souffrance me diminue. Et me fait peur» mais aussi celle de la mort, du vide, de la solitude. Elle aborde ces sujets avec une désarmante distance ou bien un recul étonnant. Elle y raconte aussi ses souvenirs de la vie, des cafés, de ses amis, ouvrant une brève parenthèse dans sa bataille silencieuse contre l’addiction. Femme de vie, d’excès, elle avait un penchant pour la vitesse, l’enfermement lui pèse et elle se rappelle
Dans sa frustration elle jette, dans ce petit livre sans prétention, ses mots, ses phrases, ses pensées les plus vraies. Peu sont les écrivains ayant fait preuve d’une telle franchise.
Malgré son supplice muet, elle parle toujours de son démon avec affection : « ces petites pillules qui avaient l’air si sage, mais qui l’était si peu. »
Elle réalise ainsi, que