Un balcon en forêt
Un balcon en forêt, Julien GRACQ
Extrait n°1 : pp52-53, de « Comme il levait les yeux » à « une petite sorcière de la forêt »
Un balcon en forêt de Julien Gracq est un roman publié en 1958. Il relate l'histoire d'un soldat vivant pendant plusieurs mois dans un blockhaus au cœur des Ardennes, près du village de Moriarmé à l 'époque de la seconde guerre mondiale. Le héros, Grange, va évoluer à travers ce paysage onirique et abstrait que représente la toison d'arbres sous laquelle il vit. En effet la « forteresse » dans laquelle sont parqués Grange et ses hommes se trouve au beau milieu d'une forêt vide de toute population. Un jour de pluie, le soldat rencontre une femme, Mona, dont il va devenir l'amant. En 1940, les Allemands lancent l'offensive et Grange est bléssé.
Le passage que nous allons étudier est situé au début du roman. L'auteur a planté le décor et fait évoluer son personnage principal à travers ce pays étranger. Grange rentre au blockhaus, en chemin il croise une jeune femme qu'il pense de prime abord être une enfant.
Nous nous demanderons ici quels sont les thèmes principaux abordés dans cet extrait et en quoi ils permettent le rapprochement de Grange et de Mona.
Dans une première partie ( de « Comme il levait les yeux » à « avec plus d'attention ») nous verrons le thème de la nature, dans une seconde partie ( de « Il y avait » à « qu 'elle sifflotait ») nous verrons le thème de la distance et du rapprochement, enfin dans une troisième partie ( de « La laie s'enfonçait » à « petite sorcière de la forêt ») nous verrons la dimension poétique et onirique de ce passage.
Tout d'abord, il est important de mentionner que le début de l'extrait est parsemé de verbes de perception. D'ailleurs, dans la première phrase le héros lève « les yeux vers la perspective » (l.1-2) on a ici la notion d'immensité de la forêt, avec une vue panoramique, ensuite le héros « aperçoit » (l.2) à « quelque distance devant lui »