Une saison en enfer
Une Saison est le seul livre publié par Rimbaud.
Une Saison est dotée d'une unité et d'une cohérence d'ensemble, cette cohérence est assurée par un discours subjectif .
Une Saison se compose d'un seul et long discours scandé en neuf parties.
L'unité organique tient d'abord à la succession purement chronologique propre à un « carnet de damné » dans lequel le temps de l'écriture coïncide avec le temps représenté.
Toutefois à l'intérieur de cette chronologie, il est difficile de suivre une chronologie entre les faits et les évènements relatés.
L' « Adieu » final, retrace les évènements d'une brève « carrière » poétique.
A la succession chronologique, s'ajoute le travail rétrospectif de la mémoire qui remonte jusqu'aux « ancêtres » à la recherche d'une improbable lignée susceptible d'expliquer le présent .
L'omniprésence du « je » assure donc la cohérence de la prose, c'est la voix d'un réprouvé, d'un « damné »qui parle d' « en bas », d' outre en enfer.
Une Saison en enfer prend parfois l'allure d'une autobiographie, relatant d'une sorte d' odyssée intérieure fondée sur l'introspection.
Le narrateur évoque successivement ses « ancêtres », son enfance, ses relations comme « Divin époux » avec la « Vierge folle », « Voyance » puis l' « Adieu » sinon à la vie du moins à la poésie. Pourtant Une Saison n'est évidement pas une autobiographie même si elle relate une expérience poétique qui, elle, est bien réelle
Elle mêle autobiographie et fiction, le sujet s'apparente fortement au sujet lyrique, à la fois individualisé, ancré dans la vie de Rimbaud et universel comme construction imaginaire et mythique. Et c'est précisément à ce statut double du sujet de la Saison que s'applique la formule « Je est un autre » de la lettre dite « du Voyant » qui peut être interprétée comme une description du sujet lyrique.
Avec Une Saison, Rimbaud compose une sorte d'épopée intérieure, la fonction de l'épopée est de