Urban fortunes. the political economy of place.
John R. Logan, Harvey L. Molotch, Urban Fortunes, The political economy of place, University of California press, 1987.
Introduction : la théorie des pouvoirs urbains aux Etats Unis[1]
La recherche sur les pouvoirs locaux en occident, s’est particulièrement développée aux Etats unis, dans la mesure où le contexte (institutionnel notamment) s’y prêtait particulièrement. Assez rapidement, le régime de type fédéral d’une part, les règles et normes de démocratie locale à l’œuvre aux Etats Unis d’autre part, rendent la question des formes du pouvoir local pertinente et essentielle, pour une compréhension du système politique américain. Par « forme », il s’agit de comprendre que c’est la manière dont le pouvoir se distribue entre les différents segments organisés de la société, qui est mis en question. Ainsi, le pouvoir politico institutionnel n’est de fait qu’un des maillons constitutif du pouvoir détenant des ressources uniques et indispensables à son exercice, comme celui de la légitimité politique.
D’inspirations idéologiques diverses, historiquement deux approches ont été développées pour tenter d’expliquer et de mettre en évidence la structure du pouvoir des villes américaines, et la manière dont s’exerce ce pouvoir. Rapidement, sont ici présentés les postulats et les fondements de ces approches.
L’approche (néo)libérale pluraliste : L’approche pluraliste s’assoit sur 5 idées/postulats fondamentaux, d’inspiration libérale (au sens politique du terme, plus qu’au sens économique) : • Le pouvoir est à la fois fragmenté (à l’échelle d’un territoire donné) et décentralisé ce qui est souhaitable si l’on tend à instaurer/conserver un système démocratique. • Les inégalités socio spatiales existent dans la mesure où les groupes sociaux ont des ressources et des besoins différenciés. • Chaque secteur de politique publique locale et ses effets sont le fruit d’un jeu d’acteurs et d’un processus propres au