Winnie écrit d'invention
Pendant une répétition, l’actrice qui incarne Winnie dans Oh les beaux jours, cesse soudain de jouer. Elle s’adresse au metteur en scène et exprime à quel point le texte de Beckett réduit sa liberté d’expression.
Vous rédigerez, sous forme de scène de théâtre, ce dialogue à deux voix, sachant que le metteur en scène soutient, pour sa part, les choix de l’auteur de théâtre.
Un soir, au théâtre de la Verdure, les acteurs répètent le premier acte de la pièce de Samuel Beckett « Oh les beaux jours ».
Marguerite du Lac, l’actrice qui interprète Winnie, apostrophe le metteur en scène Richard Dupin.
Marguerite du Lac : Encore une journée… Ah, mais qu’est-ce qu’elle a de divine ? Je n’en peux plus de cette réplique, et ces gestes, ce n’est plus possible ! Je me sens tellement étriquée dans ce rôle !
Richard Dupin : Je ne te comprends pas, ce n’est pas difficile, tu dois juste t’identifier à Winnie, je ne te demande pas de t’identifier à ton personnage mais de le jouer.
Marguerite du Lac : C’est vous qui ne saisissez pas à quel point je me sens brimée, je suis emprisonnée dans ce mamelon, je suis une femme-tronc et vous voulez en plus m’enfermer dans ce texte ? Non, non et non !
Richard Dupin : Mais tu l’as, ta liberté ! Il existe plusieurs manières d’interpréter chaque mot, chaque geste. Ecoute, je suis Winnie, par exemple, quand je dis « Commence ta journée, Winnie » ! Tu entends comme mes paroles résonnent, tu vois mon expression, tout est dans l’art de prononcer cette phrase, ce n’est pas que des termes, c’est un acte et toi, tu dois l’accepter ! L’auteur...
Marguerite du Lac (coupant la parole à Richard Dupin) : Vous n’entendez pas ce que je dis ! Je ne veux pas avoir une liberté de mouvement mais je ne prétends pas non plus consentir à répéter sottement ce texte, je désire composer, donner à Winnie ma fougue, l’enlever de cette monotonie.
Richard Dupin : Mais tu ne peux pas changer toute la pièce de Samuel