Le XX ème siècle a marqué la fin des certitudes principalement à partir de Frantz Kafka, principal chef de file de l'existentialisme. Les guerres, la découverte de la psychanalyse, l'effritement de la notion de personnage, de personne même ont conduit à une figure récurrente : celle du labyrinthe (L'Etranger de Camus est labyrinthique par lui-même jusqu'à ce qu'il tue). Après 1950, les écrivains du Nouveau Roman et du théâtre de l'absurde (mouvement dans lequel Camus ne se reconnaitra pas) vont peindre un homme relativement vide dans un monde relativement vide. Aux antipodes, ce sont Sartre et Camus qui sont les derniers à peindre l'Absurde, mais dans l'objectif de le dépasser puisqu'ils appartiennent à l'existentialisme, mouvement qui vise à s'engager par et pour autrui pour dépasser notre condition. Selon Sartre, « l'existence précède l'essence », c'est-à-dire que nous naissons sans but ni valeurs prédéfinie, puis, lors de notre existence, nous nous définissons par nos actes dont nous sommes pleinement responsables et qui modifient notre « essence »; à notre mort, notre essence se fige. Autrement dit, l'homme naît sans but et ne cesse de changer, de par ses actes, jusqu'à sa mort, où son essence se fige. Un des principaux thèmes de ce mouvement de la seconde partie du XIXème siècle et première partie du XXème est l'absurde qui, pour les existentialistes, fait partie des éléments fondamentaux de l'existence humaine aux côtés de la peur, de la liberté, de l'engagement, du néant, de l'ennui ou encore de l'aliénation explique Steven Crowell, spécialiste de l'existentialisme. Le mot « absurde » signifie en latin « dissonant » et signifie le non-sens, ce qui échappe à toute logique ou qui ne respecte pas les règles de la logique. C'est la difficulté de l'homme à comprendre le monde dans lequel il vit. Camus et Sartre s'intéresseront à l'absurdité de l'existence. La problématique de cet exposé est : comment l'Absurde est-il caractérisé dans La peste et chez Camus