L'empire colonial français de la fin de la première guerre mondiale à 1962 : de l'apogée à la disparition
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Le partage du monde entre les différentes puissances coloniales européennes est terminé dès 1914, au profit majoritairement de la Grande-Bretagne et de la France. Cette dernière concentre dans son seul empire dix millions de kilomètres-carré, pour environ quarante-huit millions d'habitants. Son influence s'étend de l'Afrique, avec l'Afrique Occidentale Française, l'Afrique Equatoriale Française et le Maghreb (comprenant Tunisie et Maroc, les deux protectorats français, qui bénéficient d'une relative autonomie politique) à l'Asie et l'Union indochinoise. L'impérialisme colonial français rayonne alors de toute sa splendeur. Dès la fin de la Grande Guerre, en revanche, sa stabilité commence déjà à s'ébranler ; en 1962, avec la défaite en Algérie, il n'en reste déjà plus rien. On se demandera ainsi ici quelles étapes cet empire colonial, au rang de second dans le monde, a traversé pour passer, en moins de cinquante ans, de son apogée à sa disparition. Nous étudierons pour commencer la façon dont s'appliquait l'impérialisme français au plus haut de son règne, puis nous verrons comment les contestations finirent par l'ébranler pour enfin le faire s'écrouler.
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L'apogée du colonialisme français se traduisait en 1918, avant l'apparition des premières tensions, par une administration centralisée au niveau de la métropole et une politique basée sur l'assimilation des peuples colonisés. Aucune des colonies françaises ne peut être considérée comme des colonies de peuplement, bien que l'Algérie ait à ce sujet un statut à part, puisqu'elle forme trois départements français.
Tout d'abord, la politique colonialiste française fut la marque (bien que non spécifique à la seule France) d'une exploitation flagrante de ses colonies. Les progrès réalisés dans les colonies grâce à l'action de la métropole sont certes indéniables. La "mission civilisatrice" éprouvée par les français s'est traduite par la construction de ports (notamment ceux de Beyrouth et Constantinople), de chemins