Les médecins, les malades et les médicaments: un obscur objet de désir
Sylvie Fainzang est directrice de l’INSERM (institut nation de la santé et de la recherche médicale), elle est membre du CERMES 3 (centre de recherche médicale et sanitaire), et également spécialiste de l’anthropologie de la santé. Elle fait une intervention à la faculté de médecine de Bordeaux Segalen sur la place du médicament dans la société.
Sylvie Fainzang propose ainsi dans des termes nouveaux l’explication des différences d’attitudes des individus face à la maladie, au médecin et au traitement qui leur est prescrit. Elle essaie de rendre compte des raisons culturelles profondes de ces différences au sein d’un même milieu social.
Elle s’interroge donc sur la place des médicaments dans notre société quand aujourd’hui on peut lire partout dans les journaux que le France est la plus grosse consommatrice de médicaments du monde développé.
Les français ont un engouement pour les médicaments qui fait que la France consomme deux à trois fois plus de médicaments que quelconque autre pays développé. Cela résulte de multiples facteurs comme le faible prix des médicaments, les firmes pharmaceutiques, la représentation que l’on se fait des maladies et des soins…
Cependant elle nous explique qu’elle veut pondérer cette idée de surconsommation des médicaments. Pour cela elle a deux arguments :
-Tout d’abord, elle souhaite porter la responsabilité non plus sur les patients qui seraient trop demandeurs mais sur les médecins. Les médecins prescriraient donc plus que ce que les patients demandent. Ils se défendent en disant qu’ils ne font que répondre aux besoins des clients, alors ce que l’on sait bien que la prescription est la réponse rapide pour faire passer un maximum de clients dans l’heure.
N’ayant pas le temps d’écouter des patients qui vont mal et devant gagner de l’argent, les médecins ne passeront pas 30 à 40 minutes à faire de la psychologie mais prescriront une liste de médicaments en