L'incitation à la révolte des esclaves dans le texte de Lamartine
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La traite des esclaves d’Afrique noire commencée par les pays possédant des colonies a débuté dès la fin du XVIIème Siècle. Si par de nombreux aspects économiques cette pratique semblait satisfaire la majorité des pays colonisateurs ainsi que leurs grands marchands, certains grands de l’époque sont au contraire révoltés par l’esclavagisme de manière générale et cherchent à faire connaître leur avis de façon violente. Les écrivains sont alors les mieux placés pour toucher et sensibiliser les Européens, en particulier sur les conditions dans lesquelles se trouvent les esclaves cultivant les terres des colonies. L’un d’entre eux, Alphonse de Lamartine, va transmettre cette information en utilisant un héros historique, dans une œuvre, Toussaint Louverture. Nous avons ici un extrait, plus précisément un discours du personnage éponyme, du poème dramatique en cinq actes publié en 1850. Cet esclave a conduit la révolte contre les français pour l’indépendance d’Haïti ; il a vécu l’esclavage et l’exploitation dans les colonies. Mais comment ce texte incite-t-il les esclaves à la révolte tout en dénonçant les pratiques de l’esclavage ? Il s’agira de voir en quoi ce texte est une dénonciation de l’esclavage mais également comment il exhorte les esclaves à la vengeance.
Le but premier de Lamartine avec son œuvre sur l’esclavage est de dénoncer cette pratique et donc principalement l’exploitation des esclaves. Les esclaves noirs utilisés dans les plantations des colonies se trouvent dans des conditions totalement inhumaines, dont beaucoup d’entre eux meurent. Le personnage faisant le discours le montre d’ailleurs par l’utilisation de divers termes très péjoratifs « par les chaînes meurtri », « un corps amaigri », « mamelles séchées », en particulier mis en valeur dans une accumulation : « […] la nudité, la faim, les sueurs […] les aliments souillés, les rebuts du troupeau ». On peut également remarquer les allitérations en « m », « s » et « r » ainsi que le rythme lent des