L. Musset.
Deux thèmes illustrent cette oscillation et sont au fondement de la poétique de Musset :
-le dédoublement du moi La présence d’un double de l’auteur est une des caractéristiques de l’œuvre de Musset, inspirée par Hoffmann et aussi par une maladie appelée autoscopie. Musset se présente accompagné de son double ou se dédouble en plusieurs personnages, qui présentent sa face débauchée, souvent sous forme d’un vieillard hideux, et sa face lumineuse. On le retrouve ainsi accompagné de « l’orphelin vêtu de noir » de la Nuit de décembre. Il est à la fois le pur
Coelio et le libertin Octave dans les Caprices de Marianne. Fantasio se réalise en devenant le bouffon du roi dont il a revêtu les habits. Dans Lorenzaccio, c’est Lorenzo lui-même qui se dédouble avec sa face d’idéaliste et sa face de débauché, le crime étant la seule façon de retrouver sa pureté primitive et son unité « Songes-tu que ce meurtre, c’est tout ce qui me reste de ma vertu ? » dit Lorenzo ; -la trahison de la parole
L’amour est, plus que chez tous les romantiques, le sujet de Musset ; et, malheureusement, il s’agit plutôt d’un échec: Musset semble avoir une vocation de martyr de l’amour.Dans ces conditions, le thème de la trahison de la parole de l’être aimé revient de manière récurrente dans l’œuvre de Musset entre 1835 et 1837. On le retrouve, de manière pratiquement identique, dans 5 grands textes : le Chandelier, la Confession, il ne faut jurer de rien, la lettre à M. de Lamartine et la Nuit d’octobre, écrits entre 1835 et 1837, et dans lesquels le héros découvre que la femme aimée le trompe, ou assiste à une scène où l’épouse s’apprête à tromper son mari (Il ne faut jurer de rien). Cette trahison de la parole, péché originel qui paralyse toute relation humaine, est un mythe fondateur de l’écriture chez Musset : toute parole est trahison, il est donc impossible de dire et d’écrire. Seules sont