Y a-t-il une servitude volontaire?
La servitude est une forme d’obéissance c’est-à-dire la création d'un état de dépendance forcée qui consiste à exécuter des commandements par soumission non volontaire à une autorité, obtenue par la contrainte. Volontaire émane de la volonté libre, à savoir d'une décision réfléchie et consciente, dans le sens morale ou métaphysique, qui représente la liberté de choisir, la faculté de s’autodéterminer. En ce sens, il semble que l’expression « servitude volontaire » n’ait pas de sens, qu’elle soit un oxymore : une contradiction manifeste dans les termes. Ainsi, la tension du sujet réside bien dans le couple servitude / volontaire et engage une certaine représentation de l’individu à travers ses rapports avec l’autorité, c’est-à-dire plus généralement le pouvoir. Y a-t-il une servitude volontaire ? Cette interrogation nous place dès lors au sein d’une interrogation au carrefour du droit, de la morale et de la politique. Autrement dit, la question est de savoir si l’expression « servitude volontaire » a même un sens. Le paradoxe s’exprime par cette interrogation : comment une soumission peut-elle s'effectuer à partir d'un choix ? Comment et pourquoi un Homme libre choisirait-il volontairement d’aliéner sa liberté ? La renonciation à la liberté paraît être contradictoire. Le sens de la question peut être interprété comme : est ce que je peux choisir d’être sous la domination d’autre ? Existe-t-il une soumission, à la fois totale et délibérée, choisie de façon réfléchie et consciente, fruit de l'allégeance d'une personne à une autre? L'esclavage est un phénomène du passé mais aussi du présent et nous en avons de multiples exemples car nous voyons autour de nous beaucoup de gens s'asservir, avec des drogues, de l'amour, etc. Le sujet fait intervenir les deux sens principaux de la notion philosophique de liberté. Dans le sens politique de la liberté, elle se définit dans un rapport avec les autres comme le fait de ne pas être soumis à autrui,