Une saison blanche et sèche

par

Une construction en miroir

Une saison blanche et sèche présente au lecteur une construction littéraire qui réclame du romancier une grande maîtrise de son art : la construction en miroir. Si on lit le roman d’une traite, sans s’attarder sur la technique choisie par André Brink, le lecteur découvre l’intrigue de façon linéaire et assiste à l’inéluctable destruction de la vie de Ben du Toit, un événement suivant l’autre, sans retour en arrière : un jeune garçon noir est tué lors des émeutes de Soweto en 1976 ; son père disparaît en essayant de récupérer son corps ; un Blanc qui cherche à la vérité sur la disparition du père est à son tout pris dans l’engrenage fatal et tous les gens qui touchent à cette affaire sont inquiétés, disparaissent ou meurent ; telle est la structure linéaire du récit. Cette clarté du récit linéaire permet à André Brink d’organiser la lente destruction de la vie du protagoniste, à laquelle le lecteur assiste, et de faire une démonstration éclatante de son message. Or, une lecture plus attentive montre que la structure du roman n’est pas simplement linéaire et que sa complexité permet une

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