Assia Djebar

ce que les féministes contemporaines définissent comme une littérature dénonçant l’aliénation, le silence des femmes dans un monde patriarcal. Comme a souligné Carine Bourget, en citant Angelica Bammer, dans le texte "L´islam dans Loin de Médine d´Assia Djebare", il va de soi le détrônement du texte de Thomas More, l’Utopia (dont furent dérivés et le nom et la définition de l’utopie en tant que genre), qui met à sa place Le Livre de la Cité des Dames en tant que premier texte dans l’ histoire de la

noms pour donner la mesure du phénomène : les Marocaines9 Leïla Abouzeïd, Latifa Baqa, Siham Benchekroun, Maha Trabelsi, Soumya Zahy, Houria Boussejra ; les Saoudiennes Badriyah al-Bishr, Fawzia Bakr, Rouqayya Hammoud al Chabib ; les Algériennes Assia Djebar, Leila Sebbar, Leïla Marouane, Maïssa 94 La nouvelle féminine arabe ou les « petitre filles » de Shérazade Bey ; la Tunisienne Amina Saïd, les Palestiniennes Samira Azzam, Adania Shibli, les Egyptiennes Salwa Bakr et Hoda Barakat, la Libanaise

l’époque, puis plus concrètement avec une expression explicite ou implicite fondée sur un esprit rebelle, et, petit à petit elles se permirent de plus en plus des sujets qui étaient considérés comme tabous auparavant. En Algérie, par exemple, « Assia Djebar parle dans ses ouvrages de l’Algérie sans peur ; les algériennes et les algériens sont au cœur de son immense œuvre. Elle exprime par le biais de la fiction son identité, son être le plus profond, ses racines. »2 2 : https: //www.elwatan.com/2006

L’EPANOUISSEMENT DU ROMAN A partir des années 50, le langage littéraire commence à prendre forme. Les écrivains de cette génération revendiquent ouvertement leur individualité et leur autonomie. Mouloud Feraoun, Mohamed Dib, Mouloud Mammeri, Malk Haddad, Assia Djebar et Ahmed Sefrioui introduisent dans leurs œuvres des personnages non stéréotypés, vus de l’intérieur. Cette nouveauté romanesque brise l’image que le colonisateur se fait des habitants des pays occupés. Le roman de ces années- là se présente souvent

ses lois d’usage, mais ici nous dévions le problème auquel étaient confrontés les écrivains maghrébins de langue française, c’est pourquoi, il y a lieu de le soulever une deuxième fois avec les écrivains de la deuxième et la troisième générations. Assia Djebbar affirme : « Comme tous les écrivains, j’utilise ma culture et je rassemble plusieurs imaginaires. », c’est une affirmation, brève qu’elle soit, et qui occulte, par le génie de l’écrivaine algérienne lors de son élection à l’Académie française

entêté : roman de la rupture. Étude sémiotique et intersémiotique (Magister sous la direction de Bernard Magne), Université de Constantine, 1988. - BENYEKHLEF, Djamel, Une Histoire des personnages féminins dans la trilogie de Dib, dans les romans de Djebar et ceux de Boudjedra (thèse de doctorat), Université de Paris Nord, 1989. - BERERHI Afifa, L’Ambiguïté de l’ironie dans l’œuvre romanesque de Rachid Boudjedra (Doctorat de 3e cycle sous la direction de Roger Fayolle), Université Paris-III, 1988. -

ce projet durant toutes ses étapes. Mojeb Al Zahrani Abdulaziz Alsebail 9 Entrée en matière Il y a trente ans disparaissait KATEB Yacine, laissant une œuvre littéraire de portée universelle. Il est, avec Mohammed Dib et Assia Djebar, l’écrivain algérien de langue française dont le nom est le plus connu, de par le monde. Parler de lui est une entreprise des plus difficiles. Non seulement, pour les qualités littéraires exceptionnelles de son œuvre, mais surtout pour leur

intermédiaire où l’identité « tente de recoller ses morceaux, de s’intégrer à elle même […] comme une tenue d’arlequin dans le cirque du monde » Sibony, 1991 ; 15 Les raisons de cette double identité pourraient être dû selon L’écrivaine et théoricienne Assia Djebar, au contexte postcolonial de provenance. Dans son ouvrage intitulé Ces voix qui m’assiègent : en marge de ma francophonie, elle nous dit que l’identité d’un colonisé est toujours fragmentée, incomplète et en voie de se définir car celui-ci se

2003 (1e édition en 1974) - Jacques Chevrier : Littératures d'Afrique noire de langue française, Paris , Nathan, 1999. - Jacques Chevrier : Anthologie africaine d’expression française t1 : le roman et la nouvelle, Paris, éd. de Poche, 2002 - Assia Djebar : Discours à l’Académie Française, Paris, 22 Juin 2006 - Frantz fanon : les Damnés de la terre, Paris, la Découverte, (1961) - Edouard Glissant : Taité duTout-Monde, Poétique IV, Paris , Gallimard, 1997 - Pour une Littérature-monde, ouvrage

Maroc, Ahmed Sefrioui (né en 1913), Driss Chraibi (né en 1926). Puis la génération de 1970, qui traite des mêmes thèmes que ses aînés, mais souvent avec une violence accrue, et à la recherche d’une écriture originale. Quelques auteurs: en Algérie, Assia Djebar (née en 1936), Mourad Bourboune (né en 1938), Nabile Fares (né en 1940), Rachid Boudjedra (né en 1941). Au Maroc, Abdelkebir Khatibi (né en 1938), Mohammed Khair-Eddine (1941-1995), Abdellatif Laabi (né en 1942), Tahar Ben Jelloun (né en 1944)