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[Presses universitaires de Rennes, 2009, www.pur-editions.fr]
Introduction
Sous la Restauration, le Salon 1 était un grand « concours » offert par le gouvernement aux peintres, sculpteurs, graveurs, lithographes 2, architectes français et étrangers. Manifestation artistique officielle, prestigieuse et cosmopolite, ouverte à tous et gratuite, elle représentait une vitrine de la production artistique. Tous les artistes, les pensionnaires de l’école de France à Rome et les académiciens compris, étaient désireux d’y présenter leurs œuvres. Les expositions privées étant encore rares et le marché de l’art contemporain peu développé, le Salon restait le principal lieu où l’on pouvait exposer, se faire une réputation, trouver commanditaires et acquéreurs. Passage incontournable pour le succès public d’un artiste, il conditionnait l’accès à une carrière, aux honneurs, et à l’accrochage au musée du Luxembourg 3.
Trois ans après le Salon de 1824, théâtre des premiers affrontements entre les classiques et les romantiques, s’ouvrit l’exposition des ouvrages des artistes vivants de 1827 qui raviva la polémique : « Je voulais te dire qu’il faut que tu reviennes bien vite, si tu veux assister à l’enterrement de la peinture ; elle est entre deux médecins qui la tuent, l’un se nomme Classique, l’autre Romantique. Le premier est un ennuyeux et la fait mourir de langueur et de froid, l’autre lui donne de tels excitants que la malheureuse en a des attaques de folie et, alors, gare aux yeux des curieux 4 ! » L’extrait de cette lettre de Horace Vernet adressée à Schnetz, alors en Italie, prouve combien le Salon de 1827 perturba les esprits et combien les artistes prenaient conscience que l’avenir de la peinture était en train de s’y jouer. Le romantisme qui provoqua l’effervescence aux Salons de 1824 et de 1827 représentait pour les critiques de l’époque un courant très difficile à définir. Marie
Aycard et Ferdinand Flocon écrivirent en 1824 : « Une nouvelle