80 % Au bac
C’est en annonçant l’ouverture et la possibilité d’avancer dans les études, que cette politique scolaire a suscité de nombreux espoirs de promotion sociale et professionnelle dans les milieux populaires.
En conséquence, les enfants de cette génération se sont lancés sur la route des études longues se sentant portés par cette vague de démocratisation.
Néanmoins, on peut se demander si cet objectif d’amener 80% d’une classe d’âge au baccalauréat a été réalisé dans de bonnes conditions de scolarité.
En effet, c’est un « pari osé » que se lance l’Education Nationale. Ce type d’objectif entraîne nécessairement un bouleversement et une mutation pédagogique et organisationnelle. La manière d’accueillir les élèves, le suivi, les moyens donnés doivent être repensés pour que l’école demeure un lieu d’égalité.
En menant cette recherche sur plusieurs années, Beaud a pu ainsi mesurer les effets (contrastés) de cette politique et va tout au long de cette étude tenter de répondre à la question « « 80% au bac » : mirage ou réelle promotion ? »[1].
Les promesses de la démocratisation de l’accès au savoir ont-elles été tenues ? Cette politique scolaire a-t-elle été réellement une ascension pour les jeunes issus de milieux défavorisés ?
Par ailleurs, il va aborder la question de l’écart plus ou moins important entre la vie, la culture du quartier et les exigences intellectuelles demandées par la culture scolaire.
Pour tenter de répondre à ce questionnement, au fil de l’enquête, Beaud nous plonge dans l’intimité, la vie quotidienne des adolescents. La touche de réalisme apportée par une relation humaine constante permet