Aides aux eleves en difficultés
Si l'on fait un bref rappel sur l'échec scolaire, on peut l'envisager comme « l'échec de l'école » (Perrenoud, 1998). De nombreux chercheurs se sont penchés sur le concept d'échec scolaire et ses déterminants. Ce concept n'est pas récent (cf. site de Daniel Calin pour sa définition) ; il apparaît dans les années 50 avec l'ouverture de l'école aux catégories sociales défavorisées. Dans un premier temps, l'échec scolaire a été perçu comme un problème individuel, et analysé par la psychologie comme un déficit scolaire. Selon ce point de vue, la responsabilité de l'échec est portée par l'élève : « l'élève qui échoue est celui qui n'a pas acquis, dans les temps impartis de l'école, les nouveaux savoir-faire prévus par les programmes ». Cette idée sera remise en question par les sociologues notamment par Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron (1970) considèrent que l'échec scolaire est un retard social lié aux décalages culturels entre les milieux défavorisés, les milieux aisés et la culture scolaire. Ils développent le concept de « violence symbolique » sur laquelle s'instaure un pouvoir méconnu en légitimant les rapports de force. Depuis, la responsabilité de l'échec scolaire met en cause directement le système scolaire et son organisation (Baudelot et Establet, 1989) et Perrenoud (1992 ; 1998 ; 2005). Selon les auteurs, l'école est le ferment des inégalités scolaires conduisant à l'échec scolaire.
Dans son article, Philippe Perrenoud (1998) montre que l'existence d'un public diversifié en classe apporte des différences culturelles. Celles-ci introduisent alors une inégale distance à la culture et à la norme scolaire du fait que la culture de référence est celle de l'élite sociale. Cette distance est alors renforcée par l'identification de la réussite sociale à la réussite scolaire du fait du sentiment d'appartenance pour certains à une élite cultivée. En parallèle,