L'avenir des seniors, par Claudine Attias-Donfut LE MONDE | 23.10.09 | 14h23 • Mis à jour le 23.10.09 | 14h23 Les effets du vieillissement de la population sont dramatisés par la crise économique qui contribue à creuser des déficits d'une ampleur inédite dans les systèmes de protection sociale. Mais cette situation ne doit pas masquer l'importance et la pluralité des enjeux du vieillissement, qui ne se réduisent pas à des questions comptables. L'urgence de tels problèmes peut être au contraire l'occasion de réflexions de fond sur les conséquences du vieillissement, d'une révision profonde du traitement de l'âge dans notre société, de débats publics sur la vie au travail, la santé, la dépendance, la fin de la vie... Les déficits des régimes de retraite résultent en partie du déséquilibre de la répartition du travail entre les générations, un problème qui dure depuis plusieurs décennies. L'âge moyen de l'arrêt de l'activité professionnelle se situe toujours autour de 58 ans, alors que la vie ne cesse de s'allonger et que l'entrée dans le monde du travail est plus tardive. Les réformes des retraites et les mesures incitatives visant à prolonger l'activité restent pour l'instant sans effet apparent à cet égard. Les raisons en sont, notamment, la difficulté à trouver un emploi après 50 ans, ainsi qu'un malaise spécifique des travailleurs âgés dans le milieu de travail. Ils risquent d'être discriminés en raison de leur âge, y compris quand la pression qu'ils peuvent ressentir, et qui les fait partir, est diffuse, de l'ordre de la norme sociale plutôt que de l'attitude d'employeurs ou de collègues. On évalue à environ un salarié sur trois la proportion de ceux qui partiront à la retraite d'ici à 2020. Il en résultera à la fois une augmentation massive du nombre de retraités et du volume d'emplois à pourvoir. L'apport de l'immigration est et sera indispensable au renouvellement des générations actives. Il y sera fait appel en outre pour répondre aux besoins