Amour et amitié dans une si longue lettre
ADMINISTRATIVE
La Constitution sénégalaise proclame clairement en son préambule le principe intangible de l’intégrité du territoire national et de l’unité nationale et la volonté du Sénégal d’être un Etat moderne. Se pose dès lors la question fondamentale de la compatibilité du caractère unitaire de l’Etat sénégalais avec le processus d’un partage vertical du pouvoir. Processus de partage vertical du pouvoir enclenché par la décisive réforme administrative instituée par loi 72.02 du 1er février 1972 prolongement de la révision constitutionnelle de la même année. La loi constitutionnelle du 07 mars 1963 avait en effet institué un régime présidentiel concentré comme réponse à la crise politique du 17 décembre 1962. C’était l’ère de la centralisation, c’est-à-dire de la concentration de l’ensemble des tâches administratives entre les mains de l’Etat qui les exécute au moyen d’une administration hiérarchisée et unifiée : cette personne publique assume seule, pour la totalité du territoire national, sur son budget, par ses agents, la satisfaction de tous les besoins d’intérêt général. La révision de 1970 ayant pour objet le décongestionnement de l’autorité par trop centralisé introduisit la station d’un Premier Ministre chargé, à la tête d’un gouvernent, d’assurer l’administration de l’Etat et la mise en œuvre d’une politique nationale déterminée à titre exclusif par le Président de la république, seul chef de l’Exécutif. Aussi le pouvoir pouvait-il désormais se transférer de manière échelonnée et stratifiée du sommet à la base de la pyramide administrative. Et ce fut l’ère de la déconcentration, c’est-à-dire du transfert d’un pouvoir décisionnel au sein d’une même personne publique à des organes locaux soumis à la hiérarchie administrative. La déconcentration apparaît donc comme un simple aménagement de la centralisation. C’est toujours l’Etat qui décide, mais sur place et non depuis la capitale : les missions présentant un caractère national ou